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Isolato (2010)

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« Isolato, séparé de toute chose comme une île l’est de la terre »*

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Cette série de diptyques intitulée « Isolato » évoque l’idée d’enfermement et de solitude. Il s’agit à chaque fois de rassembler un corps féminin et un objet, un paysage ou un animal.

 

Chaque corps est voilé, dissimulé, il se devine dans la pénombre, s’efface derrière des tissus ou se détourne du spectateur. Les visages sont toujours absents. Seuls quelques éléments laissent deviner un corps féminin, mais toujours éteint, anéanti, frustré. Ils sont souvent au sol ou « dos au mur », se laissent tomber, anonymement. Dans un dernier mouvement suggéré, certains corps tentent encore de résister, d’exister. Mais en vain. Tous évoquent un repli sur soi, volontaire ou involontaire.

 

Dans la continuité de ces corps se trouvent la deuxième image. On y lit des paysages vides, cernés de noir, des animaux prisonniers, des plantes décrépies ou des objets abandonnés. Comme un écho à la première image, la deuxième suggère une décrépitude, une séparation, une résignation.

 

Il y a une similitude entre les deux images, de par les formes, les textures ou les couleurs.  J‘ai choisi de lier les  images entre elles, non de façon à ne faire qu’une photo mais de façon ambiguë, équivoque, pour mettre en avant cette comparaison, cette continuité avec un corps féminin qui devient parfois objet.

 

Le diptyque, de par son format, de par son évocation religieuse et picturale, me permet d’inventer de petits tableaux qui racontent l’existence humaine, et plus précisément celle de la femme.

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* Dictionnaire étymologique de la langue française, O. Bloch, W. Von Wartburg, PUF, 1975

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